C'était une fille de Dijon Son pèr' la fit mettre en prison Elle y resta pendant sept ans Sans y avoir soulagement. Au bout de la septième année Son père la vint visiter Bonjours ma fille, que faites vous ? Je suis en grand regret de vous. J'ai les côtés percés des fers Les mains les pieds rongés des vers. N'auriez pas quelques deniers Pour soulager une prisonnière ? Ah ! Si vraiment, ma fille j'en ai, Si d''autre amant tu veux changer. J'y res't'rai encor bien cent ans Jamais je n' changerai d'amant. Son cher amant lui écrivit Qu'elle devrait se faire enterrer Par quinze prêtres autant d'abbés. Le jour de son enterrement Son cher amant s'y est trouvé Arrêtez ! prêtres arrête ! abbé Elle n'est pas morte pour enterrer. Il prit ses beaux ciseaux d'argent, En décousant le drap de lin À chaque point qu' il décousait Un doux baiser elle lui donnait. Ce disent les prêtres et les abbés La belle chose que de s'aimer ! Nous sommes venus pour l'enterrer Maintenant il faut les marier !