La chanson des Amours de Baptiste peut être considérée comme inédite. Dans volume sur Granges, MM. Petitjean n'en ont donné qu'une variante corrompue, sans la musique. Nous avons pensé que cette chanson d'origine vosgienne (son patois est bien caractéristique) méritait d'être publiée. Nous avons eu entre les mains deux textes assez différents. L'un nous a été fourni par M. Bouvet ; le patois est celui de la région d'Épinal. L'autre, que nous ons choisi comme base de notre édition, provient de Florémont (Vosges). Il nous été chanté par Mlle Chardel. Cette chanson a été apprise à Mlle Chardel par sa mère et sa tante; elle est d'ailleurs bien connue à Florémont. Nous avons cherché vainement d'autres variantes : M. Lemasson, M. Mathis l’ignorent complètement. Charles Sadoul ne l'a pas connue. Elle est donc relativement peu répandue. La chanson est constituée par une série de couplets qui comprennent chacun vers de huit syllabes rimés deux à deux. Parfois les rimes sont croisées au lieu d'être plates. Le style en est ferme ; les détails sont amusants. Certains traits : « il vaut mieux être garçon que d' être torchon », sont fort bien trouvés. Il serait vain de vouloir émettre des hypothèses sur la date de cette chanson qui est sans doute assez récente) et même sur son lieu d'origine. Les noms de lieux qui y sont cités diffèrent avec chaque variante : Thorey, Coussey, Autrey, Champdray, Aumontzey. Les noms qui désignent les jeunes filles varient également : Catherine, Myâne. (Marianne), lè Fine (Joséphine). La forme bwobe, au premier couplet, qui rime avec sope, semble indiquer la région de Remiremont. L'auteur de la chanson était sans doute un homme cultivé, un instituteur ou ecclésiastique. C'était, en tout cas, un homme d'esprit : parmi toutes les chans populaires d'origine locale, la chanson des Amours de Baptiste est nous dit Charles Bruneau, l'une des mieux venues et des plus intéressantes. Jeanne Strasser le Pays lorrain, année 1932, page 403