Réveillez-vous, belle endormie, Réveillez-vous, car il est jour. Mettez la tête à la fenêtre : Vous entendrez parler d'amour. Quel est celui-là qui m'appelle D'un air si agréable et doux ? C'est votre amant, ma colombette, Qui désire de parler à vous. Belle, demandez à votre père S'il veut nous marier ou non ; S'il ne le veut, qu'il me le dise : Loin du pays, je m'en irai. Mon père est là-haut dans nos chambres, Dessur son lit prend son repos ; En sa main droite tient une lettre, Votre congé vous soit donné. Si mon congé il me le donne, Hors du pays je m'en irai, Je m'en irai sur ces montagnes, Je n'y ferai que d'y pleurer. J'ai tant pleuré, versé de larmes Que les ruisseaux ont débordé. Petits ruisseaux, grandes rivières, Que trois moulins sont en allés. Texte critique établi par Charles Sadoul d’après trois versions recueillies à Raon l'Étape.