LES ADIEUX DU CONSCRIT I Ah ! Dieu que je suis à mon aise D’avoir ma mie auprès de moi ; De temps en temps je la regarde En lui disant : ma mie, embrasse-moi. II Comment veux-tu que je t'embrasse J'ai entendu du mal de toi ! Que tu voulais partir en guerre Au régiment, servir le roi content. III Quand tu seras sur les frontières À moi tu ne penseras plus Tu penseras aux Italiennes Qui sont cent fois plus belles et jolies que moi. IV Je ferai faire une peinture Qui te ressemblera, la belle ! Je la mettrai sur la poitrine Cent fois le jour je l'embrasserai V Et que diront tes camarades De te voir embrasser ce papier J’leur z'y dirai c'est la peinture De ma maîtresse que mon cœur a tant aimé. Nous avons recueilli à Raon-l'Etape cette variante que M. Géhin nous permettra de reproduire à la suite de sa version qu'elle complète d'un couplet. I Grand Dieu que je suis à mon aise Quand j'ai ma mie auprès de moi. De temps en temps je la regarde En lui disant : ma mie embrasse-moi. II Comment veux-tu que je t'embrasse Toujours tu t'éloignes de moi On m'a dit qu' tu partais en guerre Au régiment, servir le roi sept ans. III Ceux qui t'ont dit cela la belle T'ont bien dit la vérité Mon cheval est à l'écurie Sellé, bridé, tout prêt à le monter. IV Quand tu seras dans l'Italie À moi tu n'y penseras plus Tu verras tout's ces Italiennes Qui seront cent fois plus jolies que moi. V Quand j'y serai en Italie À toi je penserai toujours Je ferai fair' ton bel image À toi la belle il te ressemblera. VI Que te diront tes camarades D'avoir un portrait si joli Je leur dirai qu'c'est ma maîtresse Cell' que mon cœur a si longtemps aimé. (Chanté par Mmes Laure Pierrat, née Michel, Maubrée et Receveur). Charles SADOUL.