la toilette du galant Je m’an fu voir m’èmie Pierrette, Ben retopé ; El ne me reconnaissô pa, Tan j’ètô bé, O saprèdienne ! El ne me reconnaissô pa, Tan j’ètô bé. J’èvô in bé chèpé de paille Lon et pointu, Kè me cotor cinquante neu sou Moin in écu. O saprèdienne ! Kè me cotor cinquante neu sou Moin in écu. Et j’èvo co èn’ bâl cravate De tôl can’va, Kè me sarror dzo lè gamache Comme in cad’na. O saprèdienne ! Kè me sarror dzo lè gamache Comme in cad’na. Et j’èvo co in bé gilè Fait de satin gri Kè me coichor to l’estoma Jusk’ lè bodotte. O saprèdienne ! Kè me coichor to l’estoma Jusk’ lè bodotte. Et j’èvo co èn’ bâl culotte E lè broyotte, Kè po dèri o-n’érô di In président. O saprèdienne ! Kè po dèri o-n’érô di In président. Et j’èvo co èn’ bâl capote Cousu de fil bian, Kè me tocor dèri lè fesse Comme in sofio, O saprèdienne ! Kè me tocor dèri lè fesse Comme in sofio. Je fi présan è mè mâtrosse D’in po d’beurre frai, Don je m’èvo frottiè lè gueule Pendant trois mois, O saprèdienne ! Don je m’èvo frottiè lè gueule Pendant trois mois. Je m’en fus voir ma Mie Pierrette, Bien retapé, Elle ne me reconnaissait pas Tant j’étais beau, O saprèdienne ! Elle ne me reconnaissait pas Tant j’étais beau. J’avais un beau chapeau de paille Long et pointu, Qu’m’avait coûté cinquante neuf sous Moins un écu. O saprèdienne ! Qu’m’avait coûté cinquante neuf sous Moins un écu. J’avais encore une belle cravate Tait d’toile canevas, Qui me serrait sous le menton Comme un cadenas. O saprèdienne ! Qui me serrait sous le menton Comme un cadenas. J’avais aussi un beau gilet Fait de satin gris Qui me coinçait tout l’estomac Jusqu’au nombril. O saprèdienne ! Qui me coinçait tout l’estomac Jusqu’au nombril J’avais aussi une belle culotte Au cul trop grand Que par derrière on aurait dit Un président. O saprèdienne ! Que par derrière on aurait dit Un président. J’avais aussi une belle capote Cousue de fil blanc, Qui me battait derrière les fesses Comme un soufflet. O saprèdienne ! Qui me battait derrière les fesses Comme un soufflet. Je fis présent à ma maîtresse D’un pot de beurre frais, Dont je m’étais frotté la face Pendant trois mois. O saprèdienne ! Dont je m’étais frotté la gueule Pendant trois mois.