Lo Colon, c’èto mo galan ; Vo n’lo crâyè mi, jè lo gaige. È n’o pa moin in bon gôchon. È co lo pu bé do villége. En’ jounâye è veneu ché no Me demandè an mèriége. To chèkin rio èprè no : L’on o si méchant au villége. (bis) Kan lo Colon voiyeu celè Kosqu’è fayeu ? J’vas vo lo dire. Voilè k’è s’moteu è criè ; Songè kè slo ne m’fayome rire. J’èvô bôl è lo consolè J’n’an on m’gaignè dèvontége. Ma é vlo tojo s’on nollè. L’on o si méchant au villége. (bis) Et vlè ke je m’jètte è so cô, An djan : Colon, ç’ò n’om’ possible K’è Gotton vo vourô tan d’mô ; Nani, vo n’srém’ si pô sansibe. Eh ! biè, maugré to lé jolou, Jè no mèriron, jè lo gaige, Et jè sron-t-eurou to lé dou, Koik’on sôye méchant au villége. (bis) Le Colon, c’était mon galant ; Vous ne me croyez pas, je gage. Il n’est pas moins un bon garçon. Encore le plus beau du village. Un jour il est venu chez nous Me demander en mariage. Tout chacun riait après nous : On est si méchant au village. Quand le Colon vit cela Qu’est-ce qu’il fit ? Je vais vous le dire. Voilà qu’il se met à crier : Songez que ça ne me faisait pas rire. J’avais beau le consoler Je n’en ai pas gagné d’avantage. Mais il veut toujours s’en aller. On est si méchant au village. Et voilà que je me jette à son cou, En disant : Colon ça n’est pas possible Que Gotton te veuille tant de mal ; Non, vous ne seriez pas si peu sensible. Eh ! bien, malgré tous les jaloux, Nous nous marierons, je gage. Et nous serons heureux tous les deux, Quoique on soit méchant au village.